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Séjour Haute-Montagne du 5 au 9 juillet 2020 du groupe ados 65

Enfin, une belle période de beau temps annoncée après un mois de juin très instable, nous montons au refuge LHM du Maupas pour 5 jours avec tout le chargement technique et la nourriture nécessaire. Les sacs sont bien chargés (certains dépassent allègrement les 20kg) et les quasi 1400m de dénivelée sont durs en plein soleil. D’autant plus que nous nous apercevrons par la suite que certains sont montés avec plus de nourriture que nécessaire. Juste un exemple : 8 miches de pain pour une personne pour 5 jours ! Ils ont faim ces ados !

Nous sommes 10 : Erwan, Robin, Jules, Charline, Axelle, Toscan, Cyrian, Gabriel encadrés par Guillaume Labouly ( initiateur glace et en formation alpinisme) et Eric Gerardin (instructeur alpinisme CAF). Heureusement, nous avons un joker pour la montée : le papa de Charline fait l’aller-retour dans la journée. Merci à lui pour le transport et la montée de quelques cordes !

Nous prenons possession du refuge du club local (le refuge CAF n’est pas encore ouvert et question convivialité et consignes sanitaires, c’est plus simple car nous ne sommes qu’entre nous).P1000472.JPG

 

Lundi, nous attaquons par une vraie course d’alpi : l’arête Ouest du Maupas (AD-) que l’on rejoint à la dernière brèche par des pentes de neige raides. Nous chaussons donc rapidement les crampons dès la descente dans le cirque des Crabioules. Que c’est agréable de progresser dans la neige plutôt que dans des gros blocs granitiques ! Mais il faut s’encorder car la pente devient plus raide jusqu’à 40° et il faut passer au rocher pour atteindre la brèche. La suite de l’arête est facile mais nous prenons le temps de travailler la sécurité et la progression en mouvement. Repas au sommet au-dessus d’une mer de nuages montante. Sacrilège, certains consomment des mets déposés à la vierge du sommet ! Pour la descente, nous cherchons les pentes de neige jusqu’au refuge qui nous permettent de dévaler rapidement mais aussi de travailler quelques arrêts après glissades. L’après-midi, nous descendons nous laver au lac du Maupas, puis nous prenons l’apéro au refuge CAF pour fêter le 1er 3000 de Jules-Cyrian et Axelle. La nouvelle gardienne prépare l’ouverture et l’héliportage a été reporté au lendemain à cause des nuages.

Mardi, nous choisissons d’alléger physiquement le programme : ce sera l’ascension de la face Ouest de la Tusse du Maupas par une nouvelle voie équipée l’année dernière : tonton, pourquoi tu tusses ! (D+/6a). La voie est inégale mais le rocher est bon et c’est la seule voie équipée du secteur. Exceptées quelques manips un peu longue aux relais , les jeunes connaissent bien ce type d’escalade et les 4 cordées évoluent en sécurité. L’après-midi est consacré à de l’escalade pour Charline et Guillaume dans les couennes du cirque, aux baignades et au repos.

En effet, le programme du lendemain est chargé : nous votons pour l’ascension du Boum (3006m) par la voie normale puis nous enchaînons par les arêtes du Barrat (D-) au Plané (PD+). Et pour finir, la descente se fera par un détour jusqu’au lac du Port-Viel avec retour par les lacs Charles et Bleu. Le matin, il y a de la défection dans l’air : Axelle, Robien et Jules redescendront au refuge rapidement lors de la marche d’approche (fatigués ou blessés). Quentin (18 ans et ancien du groupe) nous a rejoint en une montée express (1h50) et nous nous adaptons en 3 cordées. Le rythme est assez élevé et le Boum est vite enlevé : un 2nd 3000 pour le séjour. Puis, nous gagnons l’arête Est pour un long parcours de crêtes. C’est du classique mais l’ascension au Barrat se fait par 2 longueurs assez impressionnantes : une cheminée oblique en IV+ puis un dièdre avec 2 petits surplombs (V). Bien sûr, il n’y a aucun équipement car personne ne vient dans les parages : je retrouverai même un bâton perdu 4 ans auparavant ! Le plus dur est passé et la suite est plus horizontale avec quelques brèches mais dans un cadre superbe avec le massif de l’Aneto en face. Avec 3 sommets, le retour est long mais agrémenté par des pauses à chaque lac traversé. Cependant, lors de la dernière montée au refuge, le rythme remonte à l’approche de « l’étable ». Ils ont de l’énergie encore !

Jeudi, dernier jour, nous rangeons et nettoyons le refuge puis nous allons grimper sur les couennes du cirque avant de redescendre dans la vallée par les lacs Bleu et Vert. Les sacs sont encore lourds et font mal aux épaules mais 3h plus tard, nous sommes attablés autour d’une collation et rafraîchissements chez mes parents qui habitent quasiment au départ des randonnées de la vallée du Lis.

Au bilan, ce stage fût l’un des meilleurs avec une pratique de la Haute-Montagne variée (rando , neige avec crampons, rocher tous les jours), vivant au-dessus des nuages dans un monde sauvage et quasiment désert. Techniquement, la majorité a validé l’UV autonomie alpinisme assurance en mouvement.

Mais surtout, tous ces jeunes sont redescendus tels des alpinistes expérimentés avec la peau tannée par le soleil, le pied sûr, la démarche confiante, des souvenirs plein la tête et des étoiles dans les yeux.